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La preuve.

Sur les pierres Blanches, on a construit un point de vue.
Difficile à décrire.
Deux murets demi-circulaires obéissant à un centre sur lequel on se place.
Panoramique peint dessus, il y a longtemps.
Plus tard j’ai dû sculpter ce même paysage.
Le projet décrivait un bas-relief en bronze.
On voulait du solide,
Du stoïque, un support à l’esprit.
Un fondeur de cloche a révélé l’empreinte de mes pièces de bois,
Dans du sable.
Plus tard il a versé le métal en fusion.
J’ai gravé des lignes, visibles, imaginaires,
Des mots, des codes,
Ensuite des distances et une croix fictive.
Le nord, le sud, l’est, l’ouest.
J’ai gravé sur les planches tout ce que je voyais, une fraise de dentiste.
J’ai imité la mer, coulant du ciment colle, bricolant au pinceau.
J’y ai collé des mots, visibles et invisibles, puis des points de repère dispersés dans le monde.
Mes lettres étaient de plomb.
J’ai gravé simplement tout ce que l’on constatait, ce qui avait du sens,
Sous le soleil.
On pouvait même voir San Pedro de Roda jouxtant le Canigou,
Qui offrent la splendeur a nos yeux abusés, les jours d’hiver et de mistral.
À Sète, quand on parlait des îles qu’on voyait au sud-ouest, certains matins venteux, on disait Baléares.
Mais ce n’était qu’un mont, tout près de Cadaquès : San Pedro de Roda,
Défiant la courbure de notre sphère.
Il y a eu des coupures de journaux et des lettres de plomb.